Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban

Réalisé par Alfonso Cuaron et sorti en 2004

Avec Daniel Radcliff, Emma Watson, Rupert Grint, Gary Oldman, David Thewlis, Michael Gambon...

Sirius Black, un dangereux sorcier criminel, s'échappe de la sombre prison d'Azkaban avec un seul et unique but : retrouver Harry Potter, en troisième année à l'école de Poudlard. Selon la légende, Black aurait jadis livré les parents du jeune sorcier à leur assassin, Lord Voldemort, et serait maintenant déterminé à tuer Harry...

Malheur! Les studios des deux premiers Harry Potter ont brûlés...que faire ? Malheur! Richard Harris est mort...que faire ? Malheur! Columbus ne veut pas réaliser ce troisième épisode...que faire ? Malheur! Tim Burton veut pas non plus...que faire ? C'est bien simple. Après tant de retournements ingrats de situation, Warner Bros. fait appel à Alfonso Cuaron, jeune réalisateur venant du Mexique, qui à l'époque était inconnu du grand public (il réalisera plus tard Les Fils de l'Homme, chef d'œuvre de l'anticipation). Alors ça jase, ça critique, ça scandale...Un mexicain inconnu pour un Harry Potter QUI NE LES A MÊME PAS LUT (ni vu d'ailleurs, avant de se mettre au projet) ???? Ça nous apprendra à fermer nos grand g*ueules, parce que de un, Cuaron réalise là le plus inventif, le plus original et le plus ambitieux des Harry Potter, et de deux, il réalise aussi le meilleur.
Après l'incendie des studios et de l'église servant de décors pour Poudlard, Cuaron était un peu bloqué, il a ainsi recréé un Poudlard destiné à l'atmosphère glauque qu'il voulait donner à son film. Harris est mort ? Pas trop de problèmes, des vieux anglais, on en a un stock: Gambon est pris, il n'aura pas le charme du premier pépère, mais ça fait l'affaire.

Scène finale (ou pas) de la Cabane Hurlante, d'une ingéniosité stupéfiante

Tous ces pris à défaut incite Cuaron à changer littéralement l'univers Columbus, il fait le ménage : il vire le côté enfantin, il vire les costumes stéréotypes du sorcier, il vire les sourires niais, il demande à Williams une BO plus moyen-âgeuse... Bref, c'est le ménage de printemps.
Tout ça fait que, après les premières images, tout le monde se demande : WTF ?? C'est un Harry Potter ça ?
L'avantage de Cuaron sur ce film c'est qu'il va redonner un souffle nouveau à la saga : elle s'adresse dorénavant à tous les âges, car beaucoup plus adultes. Sans lui, on aurait eu tous le reste de la saga à la sauce enfantine Columbus (qui n'est pas déplaisante dans les deux premiers, mais j'aurai mal vu le retour de Voldemort dans le 4 avec des Mangemorts habillés avec des grands chapeaux, ajouté à cela la mort de plusieurs personnages, qui commencent durant le 4e épisode).
Cuaron se prend des libertés, reprenant la continuité des stars anglaises, il invite Gary Oldman, Timothy Spall et David Thewlis à le rejoindre, c'est réussi, le trio joue à merveille. Le film s'ouvre sur un Harry qui s'entraîne à Lumos Maxima, sur un Hedwig's Theme remixé qui annonce la couleur.
Après ça part, tout s'enchaine avec un humour noir déchainé et terriblement trippant, Cuaron réussi le coup de maître. A plusieurs reprises - sur la musique de John Williams qui s'inscrit comme la meilleur composé pour un Harry Potter, l'une des meilleurs du compositeur, mais aussi et surement l'une des meilleurs musiques de films depuis vingt ans - on assiste à des scènes mémorables qui ont marqué le cinéma contemporain à jamais : le célèbre Buckbeak's Flight, généralissime d'un point de vue Image - FX - Musique - Décors - Acting (en VO), ou encore la scène de la Cabane Hurlante, stressante de révélations, aussi bien que la scène du Patronus, du Quidditch, du Magicobus, de l'espionnage d'Harry chez Rosmerta, de la neige à Pré-au-Lard, du voyage dans le temps, ou tout bonnement l'envol final sur le balai suivi du sublime générique de fin avec ces sublimes images et cette sublime musique...
Chapeau, Alfonso, tu as sorti un chef d'œuvre, qui dore l'image d'Harry Potter à travers le cinéma, et prouve que c'est pas simplement un blockbuster, mais c'est surtout une pitain de bonne aventure glauque et qui pourtant fait rêver. Le Meilleur - et de loin - Harry Potter.

by Carotte-Pas-Cuite